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Le son des forets

Publié le par Anaïs

Plateau Boloven, Laos

Plateau Boloven, Laos

   Si aucun bivouac ne se ressemble, beaucoup sont montés en forêt. Pour deux raisons : D'une, il y est plus simple d'y cacher la tente et, donc, de passer une nuit tranquille. De deux, j'aime ces lieux sylvestres. 

Toutes les forêts différent, c'est vrai, pourtant certaines bien plus que d'autres. Et, chaque fois, il s'agit de reapprivoiser ce monde, de s'habituer aux fourmillements icessants des insectes et petits animaux. Les premiéres nuits, le moindre bruit fait ouvrir l'oeil, puis, peu à peu, il est possible d'identifier les sons qui entourent la tente. 

Les quinze jours à fuir l'automne en Europe ont été accompagné du bruit des feuilles, des marrons, des branches parfois, emportés par le vent. Puis, plus au sud, la forêt s'est faite jungle. Alors que je ne suis plus capable d'identifier une seule plante, mes nuits deviennent de plus en plus bruyantes. Ca caquette, siffle, crie, bruisse, virevolte, frémit, frotte de toutes parts. Certains oiseaux poussent des cries d'alarmes de voiture dés qu'on s'approche de l'arbre dans lequel ils sont perchés. Des espèces de cigales émettent des crissements stridents. Des sons montent crescendos de la canopée pour s'éteindrent subitement. Même le bruit du vent dans les feuilles, celui des gouttes d'eau de pluie sonnent différemment. Faut voir les feuilles aussi! De toutes formes, de toutes tailles.

Une nuit, je fut réveillée en sursaut par un vrombrissement provenant de sous ma tente. Mon matelas vibre, impossible d'en connaitre la cause en restant dans mon duvet et trop endormie pour vouloir en sortir. Au matin je réalise que c'était une colonie de termites qui avait essayer de me déloger. Le sol de ma tente est, depuis, parsemé de minuscules trous. 

Un autre soir, alors que je lis, trois ou quatre bêtes sautent contre la toile en moins d'une minute. Un peu inquiète, je sors voir de quoi il s'agit et... explose de rire en constatant que le dérangement est causé par de petites grenouilles attirées par la lumière. Les criquets ont les mêmes pratiques dans les forêts plus sèches.

Certains soirs, entre tout, je suis convaincue qu'il y a autant de décibels dans la densité des arbres qu'au bord d'un periph. Il va sans dire que je préfère cent fois mon raffut sylvestre!

 

Le son des forets

   Malgré tout, certaines forêts semblent avoir perdu le chant des oiseaux. C'est notamment le cas au Nord du Laos, où, une anglaise m'explique qu'elle fut déconcertée de ne pas en entendre un seul. L'explication réside d'après son guide dans le trafic de volatiles. Ici, les oiseaux aux chants magnifiques sont de toutes les couleurs, dignes de ceux qu'on peut voir dans nos animaleries européennes. Et c'est justement là le problème. En ville, tout un chacun veut son petit piaf coloré dans une belle cage en bambou. Des concours de chant sont même organisé où des hommes s'assoient sous des dizaines de cages et notent les performances des petits animaux. A Hanoï on peut entendre chanter de tout les côtés mais inutile de lever la tête, l'oiseau est juste devant vous, enfermé sur le pas de la porte.

Que le silence envahisse les forêt, qu'importe du moment que ça siffle aux frontons des maisons.

Rain forest, Vietnam

Rain forest, Vietnam

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