Xinjiang, amour du desert

      Le Xinjiang, province autonome depuis peu est pour moi le symbole de l'autoritarisme chinois. Des checkpoints autant sur les autoroutes que sur les nationales, la police partout, l'armée omniprésente, des portiques avec reconnaissances faciales sur des aires de repos et des tanks dans les centres - villes. En soit je pourrais très bien voyager sans m'en soucier si seulement eux se soucier beaucoup moins de moi. Mais l'uniforme ne comprennant ni le stop ni le camping ni la marche ni l'anglais ni même l'humour, je prend l'habitude de terminer au poste. Là, en montrant une patiente sans limite et un entêtement à toutes épreuves je finis toujours par sortir. Après quelques heures à apprendre à contrôler mes nerfs face à la stupidité administrative du pays. Il est certain que si mon passage dans cette province se limitait à mes interactions avec les forces de l'ordre, je la quitterais au plus vite. Mais c'est loin d'être le cas. Cette région représente un trait d'union entre la Chine et l'Asie centrale. Les faciès y sont différents, la religion aussi, tout comme la culture et les paysages. Sans uniformes à drapeaux rouges étoilés, je ne me croirais déjà plus dans le pays du milieu. Mais même si ce n'est pas le grand amour entre ce pays et moi, ce n'est pas ça qui fait que j'adore cette province. Non, la principale raison de mon engouement sinon l'unique, c'est le désert. Sur des milliers de kilomètres. De la pierre nue qui s'érige façonnée par les éléments. Le vent qui n'en finit pas de souffler. Le froid nocturne. Les mots ne rendent pas bien compte d'un feu de branches polies par le vent, le sable et le soleil sous une myriade d'étoiles. Les flammes ont une odeur de lavande, les constellations une odeur d'infini.

     Alors qu'un soir je m'éloigne de l'aire d'autoroute vers les montagnes de rocailles, j'arrive au sommet d'une falaise surplombant un canyon de plus de 200 m de profondeur. En contrebas une mince rivière se faufile entre quelques arbres. Le lendemain, au lieu de repartir, je cherche un passage vers la rivière et la remonte trous jours durant. 3 jours à ne croiser personne et à apprendre à différencier les couleurs de limon. 3 jours pieds nul dans la boue dans des paysages fabuleux. En plein désert je remonte une rivière et ce trek est l'un des plus beaux de ma vie.

      Le dernier jour en Chine, je rencontre des chasseurs de météorites qui m'amène jusqu'au poste frontière. Ils m'offrent un petit caillou noir plus lourd que toute mes affaires de toilettes réunies. Qu'importe, je ramène un bout d'étoile qui a touché le désert. Dernier jour qui se prolongera de 5 couché de soleil avant que la police frontalière me laisse passer au kyrghystan. Pays au paysages tout aussi sublimes sans avoir a fuir au moindre representant des forces de l'ordre.

Petit treck dans le desert

Comments

[Elena]

Bienvenue Anaïs! Nous sommes heureux de savoir que tout va bien avec vous. Ils vous sont venus dans l'unité, mais ne voient pas la mise à jour. Inquiet de vous! Elena et Nikole.